Etape 20 - Charleston, Magnolia Plantation
Jeudi 17 janvier 2013. A moins d'une heure de Charleston se trouve l'une des plus anciennes plantations du sud des Etats-Unis, la Magnolia Plantation***. Tant pis pour Hopsewee Plantation, trop loin de nous, que nous n'aurions pas pu atteindre avant la fermeture au public.
Située à 13 milles (21 kilomètres) au nord de Charleston, Magnolia Plantation a été fondée en 1676 sur la rivière Ashley. Fait rare, elle appartient toujours à la famille Drayton depuis quinze générations !
À l'origine une plantation de riz, Magnolia est surtout connue pour ses jardins après que le Révérend John Grimke Drayton a hérité de la propriété dans les années 1840. Ici, c'est le paradis des roses, des azalées et des chênes centenaires colonisés par le spanish moss. Pour la petite histoire, les troupes du Général Sherman ont brûlé la maison en 1864 pendant leur marche sur Charleston et Savannah. Au lendemain de la guerre civile, le révérend Drayton a ouvert les jardins aux touristes. Dès 1870, la plantation de magnolia était devenue une des attractions touristiques majeures des Etats-Unis ! Certains visiteurs notables portaient le nom d'Henry Ford, George Gershwin, Eleanor Roosevelt ou encore Orson Welles...

La visite vaut vraiment le détour. Passée l'entrée, on file directement dans les jardins. Une vierge suppliante nous accueille au milieu d'un beau parterre fleuri. Plus loin, c'est un pont rouge qui enjambe un bras du marais. Les arbres balancent leurs lourdes branches au-dessus des eaux verdâtres. Le ciel bleu a disparu, dommage. Qu'importe, à quelques pas de là, on se retrouve nez-à-nez face à un quai d'embarquement où sont entreposées des balles de coton. "Tu les prends bien en photo, Jean-Louis..." " Oui, Aurélie..." Quelques pas plus loin, on atteint les berges de la rivière Ashley. On se croirait plongé au coeur d'Autant en emporte le vent ! Ne manque plus que Scarlett O'Hara et sa multitude de prétendants ! Les spanish moss étirent les branches des arbres et flottent mollement au-dessus de la surface de l'eau. Les troncs penchent dangereusement au-dessus du lit de la rivière. Plus loin, un autre embarcadère qui permettait de rejoindre le fleuve et l'océan atlantique. Des bancs surplombent le quai. Il se dégage de cet endroit une belle harmonie. On s'éloigne de la rive pour rejoindre le marais. La vase verte tranche avec le reste des eaux. Des arbres se dressent au milieu de l'étang et se reflètent dans l'eau. Des racines atrophiées surgissent le long des berges. Soudain, une forêt de bambous recouvre le chemin et nous abrite de la pluie qui se met à tomber. "Dis-donc Aurélie, tu crois que c'est par là ?" Panique à bord, à force de se promener le nez en l'air, on a fini par se paumer ! La pluie tombe drue. Il faut courir entre les arbres pour rejoindre le bon chemin. Pas le temps d'admirer ces magnifiques ponts de bois qui enjambent les bras du marécage. Enfin, le silhouette de la maison de maître apparaît. On se tape un sprint pour arriver finalement bien mouillés à l'abri du balcon principal. Cinq heures. Trop tard pour visiter la maison. Le temps de se sécher et voilà que la nuit tombe. Il est grand temps d'y aller si nous ne voulons pas rester enfermés dans la demeure. "Un peu plus, et on restait là pour la nuit !" Je ne sais pas pourquoi, mais je sens bien qu'Aurélie est soulagée d'être de nouveau dans la voiture... Moi aussi d'ailleurs !


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